Quand j'ai dit à ma mère que j'avais eu mon bac avec mention bien, elle m'a collé une claque en me disant qu'elle m'avait toujours appris à ne pas lui mentir....J'aime ma famille
Pour moi, la famille dont laquelle je vis, elle est spéciale. J’ai eu une première vie avec mes vrais parents. Durant sept ans, tout ce que j’ai appris ce sont des mensonges, des coups, du rejet, des insultes, des jalousies… Le hasard m’a offert une deuxième vie avec ceux qui m’ont fait devenir ce que je suis maintenant. Une personne de bonne éducation, de bonnes valeurs entre le mal et le bien… bref, une personne comme toute autre. Le problème ? Leur incompréhension de ce que je ressens, de ce que je vis, de ce que je veux vraiment… en fait, on ne discute pratiquement jamais sans qu’il y ait quelque chose à redire. Aujourd’hui, rien n’a changé… Pas de sortie, pas de petit-ami, pas d’amis, pas d’amusement, pas de vraie discussion… Tout simplement, PAS DE VIE. Simplement la maison (petit-déjeuner déjeuner + diner, ménage, jeux et discussion sur internet… l’ennui total mais c’est néanmoins quelque chose de fait) et le travail (mon passe-temps préféré car j’y rencontre des gens sympathiques ou pas –j’aime énormément discuter-… ce que j’appelle aussi ma liberté). Le problème ? Ça ne suffit pas pour eux quand je participe financièrement ou physiquement. Ou quand je leur fais plaisir. Bref à 24 ans, je n’ai pas de vie privée. -Et j’ai l’impression, ou plutôt l’intuition que je n’en aurais jamais si je reste constamment sur leurs propres règles.- Il n’y a qu’une seule façon de le dire, aucune fierté pour qui que ce soit. Sincèrement. Que ne demanderais-je d’avoir une troisième vie où il n’y aurait personne pour me critiquer de haut sur ma façon d’être, ma façon d’agir. Où je me sentirais enfin BIEN. Enfin MOI. Qu’on m’accepte pour ce que je suis. Le monde est rempli de mauvaises ondes, de mauvais esprits… Le monde tourne exactement à l’envers. C’est la nature, c’est ainsi. Ça ne m’empêche pas de détester la vie que je mène -malgré le fait d’avoir vécu comme une princesse… mais une princesse enfermée dans un donjon et renfermée sur elle même-. Je déteste la famille que j’aime (oui malheureusement). Je déteste. Je dis bien « je déteste ». Il n’y a qu’une seule chose dont je hais : mon mutisme. Pourquoi suis-je ainsi ? Parce que je n’en peux plus. Parce que ça ne sert à rien de convaincre. Parce qu’avec tous ceux que j’ai connus, il faut que ce soit toujours et toujours eux qui aient raison, et moi qui ait tort. Le pire dans tout ça, pas un seul qui reconnaît ses propres torts quand il s’en aperçoit. Parce que voilà, c’est ainsi. Malgré tout, je reste fidèle à ce que je suis, à ce que je veux que mon avenir soit construit, à mon choix d’une nouvelle vie loin de tous ceux qui m’ont vu grandir, tous ceux que j’ai côtoyés, tous ceux qui ont ou jamais crus en moi… de tourner enfin la page. Enfin quand j’en aurais terminé avec de nouvelles et dures épreuves à affronter dans pas longtemps. Qui dureront longtemps en fait, ce qui est sûr… Si seulement je pouvais partir définitivement de ce pays, et si je le pouvais, de la planète. Je sais que cela est stupide ou complètement insensé, mais je sais aussi que ce choix changera à jamais le tout. Ce sera une nouvelle façon de créer ma propre famille avec des facettes bien à chacun. Et j’ai l’intention moi aussi d’y mettre au monde un nouvel être sur cette Terre. Un vœu qui m’épanouirait. Mais est-ce que mon vœu se réalisera ? Une question à se poser vu que je ne bouge pas d’un pouce de là où je suis enfermée. Et donc, je ne peux rencontrer qui que ce soit. Si vous pensez que je suis perturbée, ce n’est pas le cas. Je suis tolérante mais pas assez forte pour contrer des gens que j’apprécie. Tout en ressentant ce que les autres ressentent, je vis avec. Avec un cœur gros comme ça. Meurtri par moments mais supportant le tout… En un sens, j’accepte sans broncher la vie telle qu’elle est. Mais je me pose toujours cette question : à quoi bon continuer de vivre ainsi parmi vous tous ? « Je n’aime pas ma famille. Je respecte ma famille. »
"J'aime ma famille" de Marlène Schiappa et Loïc Lecanu, grand format (Robert Laffont)
J'aime ma famille: le grand format par Loïc Lecanu et Marlène Schiappa Editions Robert Laffont - illustrations Pacco - 16 euros
J'aime ma famille ! Et vous ?
Vous vous reconnaissez dans les brèves de familles, mais vous aussi vous avez des histoires à raconter et à partager sur le blog J'aime ma famille ?
Pour partager vos anecdotes familiales, envoyez-les à Marlène Schiappa par mail: marlene point schiappa at gmail point com (avec un objet: JMF)
Chaque mois, nous publions ici même, sur le blog J'aime ma famille, les meilleures des pires d'entre elles: rigolotes, grinçantes, émouvantes, atroces, hilarantes, désopilantes...
" L'idée de J'aime ma famille (jaime-ma-famille.blogspot.com) est née au cours d'une soirée entre amis. A l'exception d'un seul, qui a timidement confessé que ses parents étaient toujours ensemble, heureux, et gentils, nous avions tous des parents divorcés, radins, absents, immatures ou les quatre à la fois, une grand-mère alcoolique, un grand-père raciste, une grande soeur castratrice et un petit frère lubrique ou l'inverse.
Au moment où on parle d'un "statut du beau-parent" dans les familles décomposées, J'aime ma famille témoigne de la fragilité du statut... du parent. Car en fait, on est bien loin de la famille idéale véhiculée par les médias ! Lequel d'entre nous a déjà entendu dans la vrai vie: "Tenez les enfants, achetez ce que vous voulez ? - Mais voyons Michel, j'ai toujours K. chocolat à la maison !" ou a déjà vu en vrai une scène de petit déjeuner familial, comme dans la pub pour l'ami du petit déjeuner, l'ami Ricorée ?
Pour vous aussi, une famille formidable comme dans les téléfilms avec Pierre Arditi et Annie Duperey, c'est un mythe, voire une publicité mensongère, pour vous aussi, réunion de famille = rassemblement néo-nazi, vous aussi, vous avez découvert qu'une branche de votre famille ignore votre existence, vous aussi, vous avez été élevé par vos potes / vos profs / les loups, vous aussi, vous avez une famille fout-la-honte, vous aussi, vous auriez des choses à dire sur votre famille, si vous osiez...
Alors lancez-vous ! J'aime ma familleest fait pour vous ! "
Loic Lecanu / Marlène Schiappa
Et comme André Gide, crions tous en choeur:
Familles, je vous hais !
(Retrouvez l'esprit de J'aime ma famille dans les livres du même nom)
De Skyrock à Europe 1, Faustine Bollaert, Michèle Bernier, Anne Roumanoff ou l'équipe de Stéphane Bern, on a même vu J'aime ma famille au JT de 20 heures sur France 2.
Métro, 20minutes, Libération, Psychologies, Femina, la presse écrite a aussi soutenu la sortie du livre J'aime ma famille, de Marlène Schiappa et Loic Lecanu.
Mais c'est en Belgique et en Suisse que le livre J'aime ma famille reçoit l'accueil le plus chaleureux ! Au pays de Fraçois Damiens, on apprécie l'humour cynique et ironique des deux auteurs. Marlène Schiappa fait une tournée des médias auprès de radios, presse écrite et plus grandes chaînes de télé.
Les lecteurs belges se lancent dans le débat sur les nouvelles formes de famille, et adhère à l'esprit JMF.
Vous êtes journaliste ? Vous préparez un papier sur la famille, le divorce, les relations frères-soeurs, le travail en famille, les secrets de famille, les livres sur la famille, les secrets de famille...?
N'hésitez pas à contacter Marlène Schiappa marlene point schiappa at gmail point com
Quand j'ai dit à ma mère que j'avais eu mon bac avec mention bien, elle m'a collé une claque en me disant qu'elle m'avait toujours appris à ne pas lui mentir....J'aime ma famille
RépondreSupprimerPour moi, la famille dont laquelle je vis, elle est spéciale.
RépondreSupprimerJ’ai eu une première vie avec mes vrais parents. Durant sept ans, tout ce que j’ai appris ce sont des mensonges, des coups, du rejet, des insultes, des jalousies…
Le hasard m’a offert une deuxième vie avec ceux qui m’ont fait devenir ce que je suis maintenant. Une personne de bonne éducation, de bonnes valeurs entre le mal et le bien… bref, une personne comme toute autre.
Le problème ? Leur incompréhension de ce que je ressens, de ce que je vis, de ce que je veux vraiment… en fait, on ne discute pratiquement jamais sans qu’il y ait quelque chose à redire.
Aujourd’hui, rien n’a changé…
Pas de sortie, pas de petit-ami, pas d’amis, pas d’amusement, pas de vraie discussion… Tout simplement, PAS DE VIE. Simplement la maison (petit-déjeuner déjeuner + diner, ménage, jeux et discussion sur internet… l’ennui total mais c’est néanmoins quelque chose de fait) et le travail (mon passe-temps préféré car j’y rencontre des gens sympathiques ou pas –j’aime énormément discuter-… ce que j’appelle aussi ma liberté).
Le problème ? Ça ne suffit pas pour eux quand je participe financièrement ou physiquement. Ou quand je leur fais plaisir.
Bref à 24 ans, je n’ai pas de vie privée. -Et j’ai l’impression, ou plutôt l’intuition que je n’en aurais jamais si je reste constamment sur leurs propres règles.-
Il n’y a qu’une seule façon de le dire, aucune fierté pour qui que ce soit. Sincèrement.
Que ne demanderais-je d’avoir une troisième vie où il n’y aurait personne pour me critiquer de haut sur ma façon d’être, ma façon d’agir. Où je me sentirais enfin BIEN. Enfin MOI. Qu’on m’accepte pour ce que je suis.
Le monde est rempli de mauvaises ondes, de mauvais esprits… Le monde tourne exactement à l’envers. C’est la nature, c’est ainsi.
Ça ne m’empêche pas de détester la vie que je mène -malgré le fait d’avoir vécu comme une princesse… mais une princesse enfermée dans un donjon et renfermée sur elle même-. Je déteste la famille que j’aime (oui malheureusement). Je déteste. Je dis bien « je déteste ».
Il n’y a qu’une seule chose dont je hais : mon mutisme.
Pourquoi suis-je ainsi ? Parce que je n’en peux plus. Parce que ça ne sert à rien de convaincre. Parce qu’avec tous ceux que j’ai connus, il faut que ce soit toujours et toujours eux qui aient raison, et moi qui ait tort. Le pire dans tout ça, pas un seul qui reconnaît ses propres torts quand il s’en aperçoit. Parce que voilà, c’est ainsi.
Malgré tout, je reste fidèle à ce que je suis, à ce que je veux que mon avenir soit construit, à mon choix d’une nouvelle vie loin de tous ceux qui m’ont vu grandir, tous ceux que j’ai côtoyés, tous ceux qui ont ou jamais crus en moi… de tourner enfin la page.
Enfin quand j’en aurais terminé avec de nouvelles et dures épreuves à affronter dans pas longtemps. Qui dureront longtemps en fait, ce qui est sûr…
Si seulement je pouvais partir définitivement de ce pays, et si je le pouvais, de la planète.
Je sais que cela est stupide ou complètement insensé, mais je sais aussi que ce choix changera à jamais le tout. Ce sera une nouvelle façon de créer ma propre famille avec des facettes bien à chacun. Et j’ai l’intention moi aussi d’y mettre au monde un nouvel être sur cette Terre. Un vœu qui m’épanouirait.
Mais est-ce que mon vœu se réalisera ? Une question à se poser vu que je ne bouge pas d’un pouce de là où je suis enfermée. Et donc, je ne peux rencontrer qui que ce soit.
Si vous pensez que je suis perturbée, ce n’est pas le cas. Je suis tolérante mais pas assez forte pour contrer des gens que j’apprécie. Tout en ressentant ce que les autres ressentent, je vis avec. Avec un cœur gros comme ça. Meurtri par moments mais supportant le tout… En un sens, j’accepte sans broncher la vie telle qu’elle est.
Mais je me pose toujours cette question : à quoi bon continuer de vivre ainsi parmi vous tous ?
« Je n’aime pas ma famille. Je respecte ma famille. »